Un peu d’histoire (1)

             L’Association GUIMBILA est une association villageoise qui œuvre dans le développement de MOURIMATSIENGUI. MOURIMATSIENGUI est un village situé dans le département de TSAMBA MAGOTSI. Ce département qui se trouve dans la province de la NGOUNIE compte plus d’une dizaine d’ethnies, cependant les Gisir sont majoritaires au village MOURIMATSIENGUI et dans l’Association GUIMBILA. De ce fait, il nous parait légitime d’apporter une contribution à la connaissance de ce peuple. Nous nous efforcerons à travers ce blog de faire connaître l’environnement physique et le peuplement de TSAMBA MAGOTSI Nous nous intéresserons d’entrée de jeu à une étude historique menée par Monique MAVOUNGOU BOUYOU née KOUMBA MANFOUMBI intitulée « Contribution à la connaissance des peuples du Gabon : Le peuplement du bassin du Ngunyi ». Cette monographie est parue dans « Les cahiers d’Histoire et Archéologie, N°3 ». Elle est consacrée aux migrations et aux phases de peuplement d’une dizaine d’ethnies parmi lesquelles les Gisir. De cette étude, voici ce qui concerne les Gisir.
                « Au sortir de l’actuelle République du Congo, la migration Gisir, contrairement à la migration punu, avait suivi la cote. Nos informateurs sont unanimes pour reconnaître que la première étape sur le territoire de l’actuelle République gabonaise eut lieu à l’embouchure du fleuve Nyanga, d’où certains partirent pour se diriger vers la région ou fut construit le chenal baptisé « Diguela ». L’étape suivante fut celle de « l’Indugu » et c’est dans cette région que Du Chaillu, lors de son premier voyage (1856-1859) fut reçu par le chef Gisir nommé Sangani. Ensuite, sous la conduite de quelques chefs, Munanga notamment, ils séjournèrent à Mavanga, puis à Gilba-gi-lembu-ngondu encore appelé Giliba-gi-munanga ou Giliba-gi-neni, avant d’atteindre le bassin inférieur de l’Ogooué où selon Paul MALEKOU, la plus grande concentration Gisir eut lieu. De grands villages tels que Gisir et Yombi y virent le jour. Un grand nombre de Gisir remontèrent ce fleuve et son affluent le Ngunyi. Mais il ne put s’établir sur la rive gauche de ce dernier à cause de l’hostilité d’autres peuples déjà installés dans cette zone, les Akélé notamment. Aussi prirent-ils la direction des lacs. Là-bas, ne pouvant vivre en paix avec leurs voisins, ils se dirigèrent vers le bassin inférieur de l’Ogooué. Selon Paul MALEKOU, ils furent accueillis au village Buale, situé non loin du confluent Ogooué/Ngunyi par les Evia, peuple paisible qui leur offrit les terres situées au-delà du confluent afin de leur éviter, à l’avenir, toute concurrence dans le commerce. »